Tous solidaires à Do Kamo
Interpellés par le nombre d’élèves qui n’avaient pas les moyens de déjeuner, des enseignants du lycée Do Kamo se sont regroupés voici cinq ans pour les aider. Et l’association Solidarité et citoyenneté est née. La cantine est saturée et un sandwich tous les midis, ça revient cher. Alors que faire ? Rien. C’est-à-dire sauter le repas du midi. C’était le cas de plusieurs élèves du lycée Do Kamo. Alertés par de nombreuses absences entre 13 heures et 15 heures (certains repartaient déjeuner chez eux à pied) ou par un comportement légèrement apathique, personnel et enseignants ont pris conscience du problème et ont décidé d’agir. Ils se sont regroupés en association et ont frappé à de nombreuses portes pour récupérer de l’argent. Certains n’ont pas hésité à mettre, eux-mêmes, la main au porte-monnaie. Sandwich ou plat froidRenseignements pris, les élèves dont la situation financière est critique sont invités à récupérer un plat ou un sandwich. « Le service de gamelles, la Casserolette, nous aide en nous livrant gratuitement, chaque midi, quinze repas froids, explique Catherine Kasarherou, professeur et membre de l’association. On donne de l’argent aux autres pour qu’ils s’achètent quelque chose. » Sous l’œil vigilant de Pierre Lapacas, surveillant d’éducation, les lycéens viennent ainsi récupérer leur déjeuner. « S’il y a des absents, leurs repas sont donnés à d’autres. Rien n’est perdu », précise-t-il.Clarisse, en terminale, bénéficie de cette aide depuis le début de l’année. Elle avoue que ça lui a changé la vie : « Avant, je me débrouillais. On essayait de s’arranger entre copines, de réunir assez d’argent pour se partager un pain ou une boîte de sardines. Ce n’était pas très régulier. Maintenant, je sais que le repas est là. Ça me suffit pour la journée. »Des actions étenduesForts de leur succès, les membres de l’association étendent leurs actions. Un petit-déjeuner est proposé aux élèves qui arrivent très tôt au lycée et qui n’ont pas eu le temps de manger. Entre 15 et 25 jeunes sont présents chaque matin. Des aides financières sont aussi accordées aux familles qui ont des difficultés à payer les frais d’inscription ou d’internat, voire le bus. De la même façon, l’association participe financièrement aux projets de voyages linguistiques pour certains élèves. « Toutes ces aides financières tournent. Nous ne voulons pas que cela devienne de l’assistanat systématique, précise Jean-France Toukitian, enseignant à Do Kamo. Quand leur situation financière évolue, certains parents nous donnent un peu d’argent en retour. »Enfin, l’association finance aussi une infirmière qui se déplace dans le lycée, quatre heures par semaine. Un médecin, le docteur Duparc, assure également des permanences gratuites. À Do Kamo, citoyenneté rime avec solidarité !
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