Aux antipodes du cliché : Dave Waheo-Hnasson
Dave Waheo-Hnasson, originaire de Lifou et ancien élève de Do Kamo. Juriste en thèse et sous contrat à France Télévisions, il envisage un jour de faire de la politique.
Jamais il ne s’est livré à un journaliste. A 27 ans, Dave Waheo-Hnasson veut rester maître de son image. C’est avec retenue et un léger stress qu’il raconte son brillant parcours. Le jeune homme sait déjà manier le « off ». Il envisage un jour de faire de la politique « mais, là, j’ai d’autres priorités », confie-t-il. « Quel que soit le destin de la Nouvelle-Calédonie, je l’accompagnerai. Mais pour l’instant, aucun mouvement ne me correspond ». Il n’en dira pas plus. Le sujet est tabou. Un peu agacé, il le fait comprendre.
En attendant de se mettre sous le feu des projecteurs, Dave Waheo-Hnasson poursuit sa route. Elle l’a mené à l’audiovisuel, « parce que ce sera une compétence de la Nouvelle-Calédonie ». Il est sous contrat avec France Télévisions pour une mission qui fait bouillir la maison : la réorganisation de RFO et de France 3.
Dans les couloirs de RFO Paris, ils ne sont pas nombreux à porter le costume cravate strict. En fréquentant la fac de droit, Dave Waheo-Hnasson s’est mis au diapason de ses congénères juristes. L’habit fait le moine, en quelque sorte. Dans sa façon de s’exprimer, Dave Waheo-Hnasson met aussi la distance, quitte à en faire un peu trop. « Excusez-moi, je dois me rendre dans les lieux d’aisance », lâche-t-il sérieusement au milieu de notre conversation.
Fils à maman à Lifou, il a su enfiler l’armure de l’expatrié à Paris. Mais c’est en Nouvelle-Calédonie qu’il a connu son premier exil et a dû se construire un début de carapace pour devenir « un homme véritable ». Au lycée Do Kamo, il a appris la rigueur. Il avoue : « Ça a été difficile au début, car je ne connaissais pas trop… ». Dès qu’il le pouvait, il quittait l’internat pour rejoindre son île et Rose, sa maman. « Nous sommes très fusionnels. On s’appelle encore tous les jours. Elle me demande si je mange bien, si je fais mes prières… », raconte-t-il.
Malgré de belles études à Nouméa, Dave Waheo-Hnasson aurait pu choisir de rester dans le cocon familial. Heureusement, sur sa route, des personnes l’ont convaincu qu’il ne devait pas s’arrêter là. Après sa licence en droit, et quelque temps de réflexion lors duquel il est instituteur itinérant, il se décide à partir faire sa maîtrise à l’université de droit d’Aix-en-Provence.
En septembre 2005, il débarque à l’aéroport Charles-de-Gaulle avec quelques étudiants calédoniens. « Il pleuvait, se souvient-il, nous ne savions pas où aller, alors nous avons suivi les passagers de notre avion jusqu’à ce que nous nous apercevions que chacun partant dans son coin cela ne nous mènerait nulle part. » Ce jour-là, il prend conscience que dans la jungle métropolitaine il doit « dépasser la timidité d’îlien et faire preuve d’initiative ». Dans le sud de la France, il met tout en œuvre pour s’intégrer au mieux. Il rejoint des clubs d’œnologie et d’escrime, « un sport très stratégique ». Tout cela, en poursuivant un double cursus, en droit public et en science politique.
Dave Waheo-Hnasson n’a pas fini de se creuser les méninges. Il s’est lancé dans une thèse sur « la place des régions ultrapériphériques et des Pays et Territoires d’Outre-Mer dans l’Union européenne ». Lui, qui n’a pu bénéficier du programme 400 cadres, « parce qu’il y avait trop de juristes », n’a pas baissé les bras. Et, il n’en a toujours pas l’intention.
David Martin (Agence de presse GHM)
Sa Calédonie
Dave Waheo-Hnasson est un enfant de Lifou. L’aîné de la famille, le chouchou de sa maman. Celle-ci, institutrice, l’a toujours poussé à travailler. Curieux de nature, il se souvient enfant d’être toujours attiré par les livres. Pour lui, la bibliothèque était une véritable caverne d’Ali Baba. Il a découvert un autre monde en quittant Lifou pour le lycée Do Kamo puis l’université de Nouméa. Aujourd’hui en Métropole, il essaie de rentrer tous les ans sur le Caillou et considère Aix comme son deuxième chez lui. Pour Paris « c’est différent… c’est une expérience ».
Ce qui lui manque le plus : La famille, les amis, le climat, les fous rires en « Drehu »… ou tout simplement un carry de cerf au rodéo de la Foire de Bourail…
Ses spots préférés :
– La plage de Luengöni et les sources d’eau douce de Hnaeu, « j’y ai passé toute mon enfance »
– La rivière de la Tontouta. « Avec ma famille, on y allait souvent pendant les vacances scolaires… »
– La rivière Bleue. « Avec des potes, on allait pour des randonnées et pique-niquer… De bons souvenirs… »
Ses plats préférés : Le porc au sucre des roulottes en face du Mac Do, les plats javanais de ma tante, du bougna avec une petite cuillère de mayonnaise Kraft au bord de l’assiette !
Ses dates
Pour les changements qui leur sont associés :
– 1998 : J’intègre le lycée Do Kamo où j’ai beaucoup appris…
– Septembre 2005 : J’arrive à Aix-en-Provence… un nouveau défi
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quelles est son parcours
Un très bon journaliste et sur le plan humain un mec humble sympa simple et dépourvu du syndrome de la grosse tête .