LES DIEUX SONT BORGNES
De Pierre Gope et Nicolas Kurtovitch
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Présentation
Après avoir vu de quelle manière James Cook, dans sa Relation de voyage, envisageait les kanak; après avoir étudié, sur des bambous gravés, le point de vue de ceux-ci sur les européens; il nous a semblé intéressant de mieux connaître cette oeuvre théâtrale originale et novatrice qui porte en elle, de son élaboration aux thèmes abordés, la problématique de la rencontre. Ou plutôt, des rencontres. En effet, Les dieux sont borgnes, c’est d’abord la rencontre de deux hommes, de deux cultures et d’une histoire partagée.
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Une pièce à deux mains
Auteur et acteur autodidacte, le maréen Pierre Gope n’a cessé, dans ses nombreuses productions, de s’interroger sur ce qui conditionne nos rapports à l’autre, d’explorer ce qui forge notre identité. De Wamirat, fils du grand chef de Pénélo en 1992 aux Chemins de la ruse en 2010, le poète-dramaturge évoque sans détours les parts d’ombre et de lumière de ce qui fait notre condition humaine. Ces questionnements, nous les retrouvons également dans de nombreuses œuvres de Nicolas Kurtovitch. Cet auteur calédonien à la production prolifique et protéiforme (romans, nouvelles, théâtre, poésie) s’intéresse, depuis la parution de son recueil de poèmes Sloboda en 1973, à la question de la quête identitaire, aux chemins que chacun de nous suit dans notre rapport au monde.
En 2002 les deux artistes sont réunis pour une expérience unique dans le théâtre calédonien : écrire une pièce à deux mains. Les dieux sont borgnes renouvelle ainsi le thème de la rencontre entre Océaniens et Européens, bouleversant les codes spatio-temporels traditionnels, brouillant à dessein les identités.
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La pièce
En reprenant le personnage historique de James Cook, les deux auteurs s’intéressent au choc qu’a provoqué l’arrivée des Européens en Océanie et aux enjeux à la fois culturels et économiques propres à la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui. Et quels enjeux ! Qui sommes-nous ? Quelle société désirons-nous ? Comment vivre ensemble ? Et l’amour ! La richesse de cette pièce tient du fait qu’elle assigne le spectateur à la confrontation, en l’amenant à reconsidérer son point de vue sur l’autre, quel qu’il soit.
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Sur ce que vont découvrir les élèves
Nous rappelons que les élèves travaillent par groupes autonomes suivant le domaine de recherches qu’ils auront préalablement défini. Voici, succinctement, quelques documents-ressources que les élèves pourront « explorer ».
A partir d’un coffret DVD édité par le Centre de Documentation de Nouvelle-Calédonie, les élèves de Seconde 3 pourront voir la captation filmique de la pièce, découvrir les auteurs lors d’une table-ronde qui a eu lieu en 2002, et assister aux différentes étapes préparant à la mise en scène de l’œuvre. Le livret accompagnant le DVD donnera lui aussi matière à des recherches. Nous tenterons d’ailleurs de réunir les deux auteurs au lycée Do Kamo afin que les élèves puissent directement les interroger (des biographies exhaustives seront réalisées). Un entretien de Nicolas Kurtovitch ayant trait à la genèse de l’œuvre et à sa rédaction sera étudié. Des documents iconographiques (affiche de la pièce, captations de certaines scènes, tableaux) seront analysés. Chaque groupe présentera ensuite, dans le cadre d’un exposé évalué par les élèves, les résultats (mis en ligne sur le site du lycée) des recherches effectuées.
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