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Les élèves de Do Kamo au théâtre

Décidément, les médias s’intéressent beaucoup à notre lycée ces temps-ci : après le passage de Prisca et Anne-Lyse au Journal de Nouvelle-Calédonie Première (nous mettrons leur interview en ligne dès que possible), l’article du 9 mai sur la section foot, les Nouvelles Calédoniennes consacrent un article dans leur édition du jeudi 10 mai sur la sortie des élèves de M. Jean-France Toutikian au Théâtre de l’Île. Nous vous le livrons ci-dessous.

Les cours côté cour

Publié le jeudi 10 mai 2012 à 03H00

En plus des séances grand public, le Théâtre de l’Île propose des pièces pour les scolaires. Les professeurs s’appuient sur ces sorties pour présenter un genre parfois mal aimé. Les élèves ont découvert cette semaine un classique de Molière, Le Misanthrope.

Le théâtre forme la jeunesse

Vingt six élèves du lycée Do Kamo ont assisté, avec leur professeur de français, à une représentation du Misanthrope hier, lors de la première scolaire au Théâtre de l’Île.

«Tu en connais des misanthropes à Maré, Joseph ? Non, Monsieur ! » C’est avec assurance que cet élève de première du lycée Do Kamo peut maintenant répondre à son professeur de français, Jean-France Toutikian. Il sait depuis quelques minutes qu’un misanthrope est un homme qui n’aime pas les autres. C’est le titre de la pièce qu’il ira voir avec sa classe quelques jours plus tard.
C’est la face cachée du Théâtre de l’Île. En dehors des séances grand public, les compagnies donnent de leur temps pour ce jeune public. Sans ces sorties, bon nombre d’entre eux n’auraient pas la possibilité d’aller au théâtre. Les professeurs reçoivent au préalable un dossier pédagogique. C’est Laurent Rossini qui s’occupe des relations avec les scolaires. « On sous-estime souvent les élèves. Ils n’ont peut-être pas tous les codes du théâtre, mais ils absorbent tout. »

Surprise. Chaque professeur a sa méthode en fonction de la filière des élèves. Jean-France Toutikian, lui, s’efforce de travailler sur les textes avant la représentation. « J’ai envoyé deux élèves au CDI pour trouver quelques définitions utiles. » Après une heure de cours autour du texte, les élèves connaissent les personnages principaux et les thèmes dominants. « Je leur demande systématiquement de préparer des questions pour les comédiens et d’observer avec attention la mise en scène. » Un petit questionnaire viendra clore l’exercice quelques jours après la représentation.
Au lycée Jules-Garnier, Aurélie Pinardon, professeur de français, emmène deux classes de seconde voir la pièce. Elle a demandé à ses élèves de lire le texte avant. « Je ne leur ai pas trop parlé de mise en scène pour l’instant, ça leur permet de l’appréhender plus librement, sans idées préconçues. » Après la représentation, elle travaillera sur leurs fiches de lecture. « L’écriture en vers les déstabilise toujours un peu. Ils pourront se servir de leur expérience de lecteur et de spectateur. » Elle prévoit également une mise en parallèle avec la bande dessinée Blast. « Il s’agit de leur montrer qu’on peut voir des Philinte et des Alceste dans d’autres contextes. »
Une autre professeure de français, du lycée Lapérouse cette fois, tient à emmener ces classes au moins deux fois par an au Théâtre de l’Île. « Il est important de guider les enfants vers ces lieux de culture. » Son approche de travail est encore différente. « J’essaye de leur présenter d’abord une mise en scène classique, qu’ils puissent la comparer avec ce qu’ils vont voir. C’est toujours la surprise au Théâtre de l’Île. »

Liberté. Et ils n’ont pas dû être déçus, entre anachronismes et références contemporaines, l’adaptation de la troupe La Question du Beurre joue subtilement avec le texte classique. « Ils ont parlé de Jospin et de Jean-Pierre Pernaud, c’est bizarre. En plus, ils se servent de téléphone portable », s’étonne encore James. Aurélie Pinardon fera réagir ses élèves sur cette particularité. « Est-ce que ces prises de liberté dénaturent le texte ou au contraire l’actualisent ? »
Dans la salle bondée, l’ambiance était surchauffée. Pendant les scènes plus sulfureuses, les sifflets et les rires retentissent.
Des réactions franches et spontanées qui ne sont pas toujours évidentes à gérer pour les comédiens. Jean-Paul Sermadiras n’en a pas trop souffert. « C’était très animé, c’est vrai. Mais ce que l’on redoute le plus c’est de les perdre.
Là, on sentait vraiment qu’ils ne décrochaient pas. »

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