Grave incident au réfectoire
Jeudi matin des élèves ont refusé de se rendre en cours : ils manifestaient leur mécontentement suite à un fait de violence dont a été victime un des leurs. Le détail est relaté dans l’extrait des Nouvelles Calédoniennes que nous reproduisons ci-dessous.
Après avoir déployé des banderoles et affiché dans le lycée des slogans demandant le respect, ils ont été reçus par la direction du lycée qui leur a apporté son soutien, ainsi que celui de l’équipe pédagogique.
Les trois directeurs, Freddy, Dario et Upiko ont ensuite fait le tour des classes. En tant qu’adultes encadrants, ils ont demandé pardon aux élèves, car l’un des « grands » avait fauté. On se doit d’être digne du respect que l’on exige des élèves.
Que ce triste incident serve de leçon à tous, et nous fasse redoubler de vigilance en ce qui concerne notre comportement quotidien, qui doit rester exemplaire, quelque soit notre statut ou notre rôle dans l’établissement.
Voici l’article des Nouvelles Calédoniennes :
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Haute tension à Do Kamo
Publié le vendredi 10 août 2012 à 03H00
Les élèves du lycée Do Kamo, à Nouméa, ont débrayé hier matin pour dénoncer les violences d’un surveillant de l’internat sur un adolescent. Avec un téléphone portable « choqueur », il lui aurait envoyé une puissante décharge électrique avant de le frapper.
Hier matin, un lycéen de 15 ans a reçu une décharge électrique au niveau du bras que lui aurait envoyé un éducateur de l’internat, avant de le frapper. Cette agression a entraîné un débrayage des élèves du lycée Do Kamo toute la matinée.
Photo G.P.
Rien ne va plus à Do Kamo. Après l’incendie d’un faré, dimanche dernier, un nouvel incident s’est produit hier matin dans l’établissement privé de la Vallée-des-Colons, à Nouméa.
A l’heure du petit-déjeuner des 182 internes, un surveillant s’amuse avec un téléphone portable « choqueur », un téléphone pas tout à fait classique qui peut envoyer une puissante décharge électrique. « Notre surveillant était sur son téléphone qui est équipé d’une décharge à impulsion électrique. Il a piqué un élève au niveau du bras. Celui-ci était très surpris et l’a insulté. Le surveillant l’a alors tiré par les cheveux et l’a astiqué au niveau de l’œil et du front. Il l’a frappé de deux ou trois coups de poing dans la figure, il saignait », relate Cyriaque, 15 ans, qui a assisté incrédule à la scène.
Soutien. La décharge du téléphone « choqueur » a été si puissante qu’elle a causé « un trou dans sa polaire », confirme le directeur de ce lycée privé, Dario Burguière.
L’agression a profondément choqué la victime qui « de colère est sortie dans la cour et a fait valser les poubelles ». Âgé de 15 ans, cet élève en classe de seconde MSA, a pu compter sur le soutien immédiat de ses camarades qui ont organisé sur le champ un débrayage suivi durant toute la matinée par au moins 400 élèves, sur les 500 que compte l’établissement.
Derrière une banderole sur laquelle était écrit « On vient pour faire l’école, pas pour se faire taper », les lycéens ont voulu alerter leurs professeurs et la direction, qui les ont soutenus sans faille. « C’est vraiment injuste et inacceptable, surtout dans un établissement scolaire. On nous fait appliquer les règles pour respecter les adultes mais si eux ne nous respectent pas, nous saurons nous faire entendre », affirment Dimitri, Yanis et Emmanuel, à l’origine du mouvement. Dans la cour du lycée, une lettre écrite par les élèves avec l’aide d’une enseignante est placardée sur le bureau de la vie scolaire, demandant au conseil d’administration du lycée « de prendre ses responsabilités », considérant que « ce surveillant doit être sanctionné ».
Durant le débrayage, les langues se sont déliées et la direction a appris que ce n’était pas la première fois que le surveillant utilisait cet appareil à des fins malveillantes. « Ce téléphone est un objet qu’il utilise souvent sur nous les internes, soit pour nous faire peur comme s’il allait nous envoyer une décharge, soit pour nous éclairer le soir dans nos chambres, lorsque nous sommes déjà couchés. »
Sur les vitres des salles de classe, hier, étaient collées d’innombrables feuilles de papier revendicatives. « Le taser n’est pas un jouet ! », « Petit-déjeuner électrique : trop c’est trop ! »
Plainte. Hier après-midi, à la reprise des cours, le directeur a fait le tour des classes pour expliquer que lui aussi condamnait ces actes. « Cette agression laisse place à un moment d’expression. Je voulais leur dire que nous les soutenons dans leurs actions ». Pour Dario Burguière, cette agression « est intolérable et ne doit jamais se reproduire. La mission d’un éducateur d’internat est de surveiller et soutenir les élèves dans leurs devoirs et non pas de les taser ».
L’auteur, qui a pris le bus après son service, vers 8 heures, travaille dans l’établissement depuis deux ans. Des mesures disciplinaires de l’Alliance scolaire de l’église évangélique (ASEE) devraient être prises à son encontre. Il s’expose également à des sanctions pénales puisque les parents de la victime ont pris le chemin du commissariat, hier après-midi, pour déposer plainte pour « violences volontaires aggravées, avec arme et commises par personne chargée d’une mission publique ».
Géraldine Pion
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