Le grand faré a retrouvé sa place
Au centre de la cour de Do Kamo se dresse à nouveau le grand faré. Tel le hmelöm d’antan qui servait aux jeunes d’espace d’apprentissage et d’initiation, il servira à nouveau de lieu de célébration, de révisions, de partage et de papotage, et couvrira les grandes et les petites histoires du lycée.
Pasteur Boucko et Jacob Waneux ont su mobiliser les jeunes de Hwadrilla, pour la plupart anciens élèves de Do Kamo, et ont élevé sur les cendres du vieux faré une magnifique construction, plus grande, avec des bancs intégrés, une flèche faîtière personnalisée, des rondins de cocotier en décoration, et même le parterre en corail d’Ouvéa (30 sacs), bref, un édifice remarquable et déjà adopté.
Il a été remis à l’Association des Parents d’Élèves de Do Kamo lors d’une cérémonie le samedi 20 avril, et sera inauguré comme il se doit lors d’une journée Patrimoine et Civilisation à Do Kamo fin mai.
Un grand merci à ceux qui ont œuvré pour la construction de ce magnifique faré, oleti ka aten Iaai.
Vous lirez ci-dessous les deux articles que les Nouvelles Calédoniennes ont consacré à la construction du faré.
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La solidarité à l’épreuve
Publié le mardi 09 avril 2013 à 03H00
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Il y a un an, la grande case du lycée Do Kamo était incendiée. Grâce à la mobilisation des parents, du pasteur et des anciens élèves, un nouveau faré est en construction et une grande sculpture a été érigée au cœur du lycée.
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La grande sculpture et la nouvelle case sont devenues le point d’ancrage des lycéens.
Photo VG
Un an après l’incendie qui avait détruit la grande case de Do Kamo, le lycée s’apprête à tourner la page. A l’époque, l’incident avait suscité un véritable traumatisme. « Brûler une case, c’est tout de même un acte très violent », explique Dario Burguière, le directeur qui avait déposé plainte dans la foulée. « Pour l’instant, nous n’avons pas eu de retour. »
Même si personne n’a oublié ce qui s’est passé, la vie a repris son cours et un grand élan de solidarité s’est mis en place. Une dizaine de parents d’élèves originaires d’Ouvéa se sont rassemblés pour reconstruire un faré. Ils ont fait venir des poteaux de l’île et les ont assemblés petit à petit, le week-end ou pendant les vacances. Le chantier a débuté en début d’année et devrait être terminé après ces vacances scolaires.
Sculpture. L’association des parents d’élèves a aussi pris contact avec les sculpteurs de l’association Une ville dans la tribu, sur la place du Mwa Ka. Ces derniers ont réalisé deux chambranles installés à l’entrée et une grande sculpture érigée au milieu de la cour.
Transformée. L’œuvre, réalisée collectivement, représente les huit aires coutumières. « C’est vraiment un symbole pour dire qu’on est tous ensemble, un peu comme au lycée. Il y a des élèves de toutes les origines », souligne le chef d’établissement.
En quelques mois, la cour du lycée s’est transformée. « Depuis que la sculpture a été installée il y a quinze jours, les élèves se prennent en photo devant, c’est vraiment étonnant de voir comment ils se la sont appropriée », s’amuse le directeur.
Grâce à cet élan de solidarité, l’établissement n’a pas encore déboursé un centime. « Nous avions fait des devis pour refaire le faré, ça aurait coûté entre 6 et 12 millions, nous n’avons pas cet argent. Pour le moment, les parents ont tout pris à leur charge. » Idem pour la sculpture et les chambranles. « Nous allons bientôt discuter avec l’association des parents d’élèves pour savoir comment participer à cet effort. » Une coutume d’inauguration devrait avoir lieu après les vacances pour remercier tous les acteurs du projet.
Virginie Grizon
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Vallée-des-Colons. Un chantier en cours au lycée Do Kamo
Un grand faré dans la cour
Publié le lundi 08 avril 2013 à 03H00
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Un nouveau faré dans la cour du lycée Do Kamo en remplacement de l’ancien qui avait brûlé, c’est l’idée émise par des parents d’élèves et la direction de l’établissement, en décembre dernier. L’APE a sollicité un membre de la tribu de Wadrilla, à Ouvéa, pour savoir s’il était possible de construire ce faré. A l’exception du poteau central haut de huit mètres et offert par la société Enercal , tout le matériel, notamment le bois et les feuilles de cocotier tressées, a été offert et acheminé depuis Iaai. Dans l’enceinte de Do Kamo, le chantier a débuté il y a trois semaines avec des bénévoles. Ce week-end, une trentaine d’hommes de la tribu de Wadrilla ont posé les feuilles et les bottes de cocotier pour couvrir le toit pendant que d’autres s’affairaient autour de la dalle, en attendant d’aller couper la paille qui viendra terminer la toiture. De leur côté, les femmes ont préparé un grand repas pour nourrir les travailleurs.
Le faré, qui accueillera les lycéens de l’établissement, devrait être inauguré après les vacances scolaires.
Un grand BRAVO aux acteurs et auteurs de cet œuvre!
Il n’y a pas mieux pour nous Mélanésien de s’y retrouver.
C’est d’autant plus rassurant pour nous en tant que mélanésien de voir cet œuvre dans la cours d’un établissement et de se dire: » qu’une partie de nous, de notre culture, qui œuvre dans cette cours. Qu’au moins il n’y a pas que des murs ou des bâtiment blanc! c’est aussi une grande sensation de se retrouver, que ce soit des gens du Nord au Sud, de l’est à l’ouest et sans oublié les îles loyauté car en effet, c’est un peu comme si nos vieux nous accompagnent dans notre cursus scolaire, un peu comme des gardiens. »
Je suis actuellement sur un projet pour 2016 qui à pour but de construire un faré traditionnel pour en faire « une classe de Paicî » dans un de nos collège de brousse. Et je souhaiterais solliciter votre aide afin de m’éclairer sur les personnes à contacter pour effectuer un devis.
Je reste disponible par mail et un GRAND merci pour votre aide.
Encore BRAVO pour cette réalisation pour le Lycée Dokamo et nos enfants de demain
Laétitia
Thanks for sharing your thoughts. I reaply appreciate your efforts and
I will be waiting for your next post thanks once again.
SսƄlime post : pérennise commme ça
Un coup de chapeau aux personnes diverses d’Ouvéa qui ont tenu à reconstruire notre faré (case commune) et du collectif des sculpteurs de »la ville dans la tribu », un message clair aux élèves qu’il faut connaître ses racines pour aborder l’avenir avec sérénité, tel est le symbole de la case en tant qu’édifice traditionnel, planté dans la terre avec la flèche faîtière qui regarde le monde et surtout le futur. Merci pour les efforts et le sacrifice consenti (vous avez toujours donné, avril 1988). Aux élèves, soyez fiers de la « case » et de la sculpture, cela marque notre identité en pleine ville à l’occidental.
Merci beaucoup aux jeunes et vieux d’Ouvéa qui ont reconstruit ce faré !!
Encore une fois, ce faré nous servira de lieu pour nous abriter, et un coin de partage entre lycéen(enne) et aussi de célébration !!!
Trop contente que le faré soit de nouveau présent !!!