,

Le Malade imaginaire à Do Kamo

« Presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies.” Dans un temps récemment marqué par une frénésie de prescriptions charlatanesques, le Malade imaginaire, dernière pièce de Molière est -selon la formule habituelle- plus que d’actualité. On n’oublie pas cet Américain, mort après avoir ingéré du phosphate de chloroquine destiné aux aquariums. Ce mercredi 14 septembre, Sam Kagy et Lucie Dorio ont donné une représentation abrégée et au goût du jour (rap et référencement Google au programme) de la pièce de Jean-Baptiste pour la classe de première G1 du lycée. Adaptation, mais non trahison car tout y est : le quiproquo entre Argan et Angélique, la scène du notaire (par vidéo interposée), la double pseudo-mort d’Argan, les conseils de Béralde. Le spectacle est total : ça bouge, ça entre, ça sort, tombe, tourne dans la classe pour le plus grand plaisir de nos élèves. Les rires sont là, nous sommes bien dans une comédie débridée avec ses moments farcesques très appréciés. Le tout ponctué des observations plus que judicieuses de Toinette : « Il faut bien qu’il ait tué des gens pour s’être fait si riche. » ou de Béralde : « Ils savent la plupart de fort belles humanités ; savent parler en beau latin, savent nommer en grec toutes les maladies, les définir, et les diviser ; mais pour ce qui est de les guérir, c’est ce qu’ils ne savent point du tout. »

Si les cours de français permettent d’enrichir le vocabulaire des élèves, le théâtre leur donne vie : hypocondrie, latin de cuisine, hypocrisie, galimatias, purges, saignées et comptes d’apothicaires, expression toujours utilisée de nos jours et qui constitue l’essentiel du monologue de la scène d’exposition.

Les quelques photos suivantes (et le diaporama plus bas) donnent un aperçu du bonheur ressenti par nos premières G1.

 

Après la représentation, un débat a permis aux élèves d’interroger les deux comédiennes sur des aspects précis de la pièce : Argan, personnage tragique, condamnable ou pitoyable. Béline, la marâtre que l’on condamne : « Pas évident de vivre avec un barbon comme Argan, souligne Sam Kagy ». Elle n’avait peut-être pas d’autre solution que d’épouser un vieil homme riche et cacochyme. Quant à Angélique, les comédiennes soulignent qu’elle veut épouser Cléante qu’elle connaît depuis seulement 6 jours. Écervelée, donc.

Comme l’orientation des élèves est un sujet important en première, les échanges se sont terminés sur le statut de comédien en Nouvelle-Calédonie : précarité, absence des avantages de l’intermittence métropolitaine, revenus en dents de scie… Beaucoup d’inconvénients, certes mais avant tout un bonheur immense de faire un métier que l’on aime comme l’a rappelé Sam Kagy qui après un milliers de métiers différents a trouvé sa voie, sa voix à trente ans, sur un de ces coups de dés dont le hasard a le secret. Idem pour Lucie Dorio qui après un baccalauréat technologique et un BTS a suivi des cours de comédie en métropole pour ne plus jamais quitter les planches.

Pour terminer cette séance de théâtre, Sam Kagy a lancé un appel aux élèves qui connaîtraient dans leur entourage une maman ou un papa kanak de 60 ans pour jouer dans une production télévisée. En effet, Sam Kagy qui est directrice de casting pour les séries tournées sur le Territoire cherche de manière « urgente » des acteurs en herbe. À tous ceux qui liront cet article, il ne faut pas hésiter à envoyer les candidatures sur la page Facebook de la comédienne : https://fr-fr.facebook.com/sammie.soleil (ou au 77 58 22).

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *