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Aurore Poawi admise à Sciences Po

Après son oral d’admission à Paris, Aurore Poawi, ex-terminale ES, a été admise à Sciences Po Paris.

C’est une grande émotion et un grand honneur qu’elle procure à son lycée, Aurore restera la première élève de Do Kamo à rentrer en première année de Sciences Po – école élitiste s’il en est – avec la Convention d’Études Prioritaires signée en 2010 entre cette école et notre lycée.

Nous lui adressons toutes nos félicitations, et l’encourageons pour la suite de son parcours.

Aurore à Do Kamo

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Voici l’article consacré à l’événement paru dans Les Nouvelles Calédoniennes du mercredi 26 décembre

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Sciences Po dans la peau

 

Publié le mercredi 26 décembre 2012 à 03H00

Trois jeunes filles viennent de réussir leur oral d’admission à Sciences Po. De retour sur le Caillou, Lucile Courtot, Aurore Poawi et Lucy Rebel ont encore du mal à réaliser qu’elles s’envoleront pour Paris et des années d’études bien chargées dans quelques semaines.

Lucy Rebel (médaillon), Lucile Courtot et Aurore Poawi (à droite) sont les trois lauréates cette année à avoir réussi l’oral d’admission à Sciences Po. Photos C.L et archives LNC

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C’est un bien joli cadeau de Noël qu’elles viennent d’offrir à leur famille. Parmi les six candidats calédoniens à avoir passé l’oral d’admission à l’Institut d’études politique de Paris (lire ci-après), trois ont été retenus. Trois filles. Lucile Courtot, Lucy Rebel et Aurore Poawi, âgées de 16 à 17 ans. Le 17 décembre dernier, à 18 000 km de Nouméa, elles sont passées devant le jury de Sciences Po Paris.

Test. « Le jury a été plutôt accueillant, ils nous ont mis à l’aise. Comme dans tous les oraux, il y en a un qui fait semblant de ne pas nous écouter, il y a un bon et un méchant flic, note Lucile, titulaire d’un bac scientifique passé au lycée du Grand-Nouméa. Ce qu’ils recherchent, ce sont de bons élèves mais aussi des personnalités, des gens qui ont envie et qui apportent de la diversité à Sciences Po. Ils nous ont posé beaucoup de questions sur nous pour voir si on s’exprimait bien à l’oral. »

« J’ai toujours été moins à l’aise à l’oral, raconte Lucy, ex-camarade de classe de Lucile et titulaire d’un bac S mention très bien. Comme j’avais un peu de mal à m’exprimer, cela desservait un peu le contenu de mes propos, mais ça s’est bien passé. L’ambiance était beaucoup plus détendue que lors de notre oral d’admissibilité qu’on a passé dans nos lycées respectifs. »

« C’était beaucoup plus dur estime pour sa part Aurore, ancienne élève du lycéee Do-Kamo, originaire de Poindimié. On a dû préparer un dossier de presse sur une question d’actualité et une synthèse personnelle en même temps que le bac. On m’a interrogée sur le droit coutumier, la situation économique de la Nouvelle-Calédonie, la vie chère, car j’ai passé un bac ES. » Obtenu avec la mention assez bien.

Le 17 décembre, l’entretien n’aura duré que trente minutes alternant questions et commentaire d’image. « Je suis tombée sur une photo de Barack Obama photographié au milieu d’une classe d’enfants, tous blancs, raconte encore Lucile. Je l’ai rattachée à la question de la diversité et aussi à la tuerie qui venait de se produire dans une école du Connecticut. »

Appréhensions. Arrivées quelques jours avant l’oral à Paris, les trois étudiantes se sont préparées aux côtés des autres candidats, tous très soudés. « Lyne Binic, qui a réussi l’année dernière, s’est déplacée du Havre pour nous expliquer comment se déroulait l’oral, et nous a livré de bons conseils, y compris sur la vie étudiante. »

D’ici le 20 janvier, Lucile, Aurore et Lucy passeront du statut de lycéenne à celui d’étudiante à Paris. « Entre le lycée et les études supérieures, il y a un monde, analyse Lucile. Et à Sciences Po Paris, c’est très sélect. Ça fait un choc quand on arrive mais ce n’est pas ça qui va nous ralentir. Si on est là, c’est qu’on le mérite ! »

Nos lauréates seront bien encadrées. Elles auront d’abord droit à six mois de remise à niveau avant d’intégrer l’une des antennes décentralisées de Sciences Po Paris (lire ci-contre). « J’ai un peu peur. On sera loin et le niveau est très élevé, avoue encore Lucile. Surtout, on a pas mal de pression. On nous paie nos études, Sciences Po nous fait confiance, et la famille, qui est aussi très fière. »

Si Lucy se destine à des études de journalisme, Lucile et Aurore ne savent pas encore vers quelle voie s’orienter. « Passer par la convention pour intégrer Sciences Po, c’est vraiment une chance, conclut Lucy. Il ne faut pas hésiter ! »

Déjà dix Calédoniens admis

En 2009, une convention d’éducation prioritaire est signée avec plusieurs lycées de Nouvelle-Calédonie (Do-Kamo à Nouméa, Grand-Nouméa à Dumbéa, Antoine-Kela à Poindimié et Wiliama-Haudra à Lifou), déclinaison ultramarine du principe d’égalité des chances créé précédemment en Métropole. Pour y prétendre, les élèves doivent préparer un dossier de presse et de synthèse qu’ils présentent lors d’une épreuve d’admissibilité fin août devant un jury de leur lycée respectif. S’ils réussissent et obtiennent leur bac au premier tour, critère obligatoire, ils passent l’oral d’admission à Paris. Ils sont désormais dix à l’avoir réussi dont deux garçons et huit filles. A commencer par Megan Wadriako et Céleste Mérempon. Elles ont intégré l’IEP en septembre 2010, suivies de Matthieu Hortense à la rentrée 2011, et de Marie Aymeric, Lyne Binic, Kim-Lou Cargnelli et Alizée Correard en septembre dernier. Après six mois de remise à niveau à Paris, Lucy Rebel, Lucile Courtot et Aurore Poawi, intégreront Sciences Po en septembre 2013 sur les campus du Havre, de Reims ou de Poitiers, en fonction des langues étrangères qu’elles vont continuer d’étudier. Elles y resteront deux ans avant de passer une troisième année, à l’étranger et d’enchaîner sur un master dans une spécialité de leur choix.

Catherine Léhé

4 réponses
  1. avatar
    catherine k dit :

    c’est formidable!!!!!!!!! bravo à cette dokamiste qui devient pour son lycée une célébrité. bonne continuation et une pensée particulière pour notre responsable CDI très investi dans ce dispositif.

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