Florilège de langues – Le faré de Babel
Publié dans les Nouvelles Calédoniennes le mardi 23 juin 2009 à 21H00
Cette semaine, pendant la pause déjeuner, des animations autour des langues sont proposées par des élèves sous le faré du lycée Do-Kamo. L’occasion de partager la richesse des multiples langues parlées dans l’établissement.
21. C’est le nombre de langues parlées ou enseignées au lycée Do-Kamo. Il y a des langues vernaculaires, bien sûr, comme le drehu, le nengone, le cemuhi, le xaracûû ou encore le iaai. Il y a des langues du Pacifique, bichlamar et futunien. Il y a aussi des langues européennes, qui sont enseignées, comme l’anglais ou l’espagnol. Tous ces idiomes ont pour point commun d’être mis à l’honneur cette semaine sous le faré, dans la cour de l’établissement. » Le directeur du lycée, Nicolas Kurtovitch (également poète et écrivain, NDLR), est allé à un festival de poésie au Québec, raconte Daniel Collet, documentaliste et organisateur de cette semaine des langues. Au retour, il nous a expliqué comment des poètes de différentes nationalités et parlant différentes langues montaient sur scène les uns à la suite des autres. C’est comme ça que j’ai eu l’idée d’organiser cette manifestation. » » Je voulais partager ma langue, et montrer aux autres que c’est bien de s’exprimer en public » Tous les midis, jusqu’à la fin de la semaine, des poèmes, chansons, contes, extraits de la Bible ou encore prières sont dits dans différentes langues par des élèves, tous volontaires. » L’objectif est triple, résume Daniel Collet. D’abord, valoriser la richesse linguistique et culturelle de l’établissement. Ensuite, aider les élèves à se préparer pour leurs examens oraux, car certains ont des difficultés à s’exprimer devant un jury. Enfin, cela permet de promouvoir l’ouverture d’esprit et le respect, à l’égard de la Calédonie et du monde. » Hier, pour la première journée, le slameur Paul Wamo était invité à présenter quelques textes en drehu : » J’aime l’esprit de cette entreprise. Toutes ces langues sont une richesse, il faut les partager. » Il a rappelé au passage qu’il existait vingt-huit langues vernaculaires en Calédonie. Il a été scotché par la » musicalité » du cemuhi, langue utilisée par Elvina, 17 ans et demi, pour présenter un conte. » Je voulais partager ma langue, et montrer aux autres que c’est bien de s’exprimer en public, fait valoir la jeune fille. Tout le monde ne sait pas qu’il y a deux langues à Poindimié. «
Alexandre Wibart
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